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LA GRANDE EXPOSITION D’ÉTÉ
LOUSTAL Atmosphères
L’exposition de Bar-le-Duc propose plus d’une centaine d'œuvres récentes de Jacques de Loustal. Les œuvres proviennent des collections de l’atelier et certaines d’entre elles n’ont jamais été montrées auparavant.
Derrière son image connue et convenue liée à l’univers de la bande-dessinée, Loustal est un artiste à part entière pratiquant la peinture comme le dessin, variant outils et supports dans une recherche permanente.
Il est doublement en mouvement. Infatigable voyageur, il promène un regard distancié sur les lieux, les hommes et les animaux. Il s’inscrit aussi dans une recherche sur le dessin, la couleur et la représentation. Les œuvres exposées, dans la diversité de leurs techniques en témoignent : huiles sur toile, aquarelles, fixés sous verre, dessins, fusains, sérigraphies, lithographies...
Avec une économie de moyens surprenante, Loustal excelle dans la composition d’images fortes. Chaque image attire le spectateur et le plonge dans une atmosphère, unique point de départ d’une histoire que son imagination écrira.
Philippe LERAT
Commissaire de l’exposition.
Exposition Espace St Louis Bar-le-Duc organisée par Expressions.
Du 3 juillet au 27 octobre 2024.
Vernissage le 26 juin - 18h30.
UN ARTISTE EN MOUVEMENT
Jacques de LOUSTAL
Un ancrage familial .
Jacques de Loustal est né en 1956, à Neuilly sur Seine. Son grand-père est général de division, son père, Charles-Jean de Loustal (1911-1996), général de division aérienne.
« De tout temps avide d’images, il est entré dans le dessin par la contemplation : depuis les illustrés pour la jeunesse jusqu’aux livres de voyage amassés par sa lignée – des militaires ayant servi en Chine, en Afrique, au Maroc…. » (François Landon)
– Sans jamais me poser la question, j’ai vécu avec la présence de l’ailleurs. J’ai toujours pensé que pour moi, aller voir le maximum de choses dans le monde était une obligation, confie Loustal.
Mais dans le contexte familial, il n’est pas concevable de mener des études purement artistiques ! Tout cursus étudiant se doit d’aboutir à un vrai métier. Une seule filière est donc envisageable, l’Architecture, enseignée alors au sein de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Et Jacques en sortira diplômé.
Pendant ses études, il publie dans des fanzines, des revues, des magazines dont Métal Hurlant, L’Echo des Savanes et surtout Rock & Folk. Sa rencontre avec son rédacteur en chef Philippe Paringaux aboutit à une signature en duo de plusieurs bandes dessinées dont les albums Barney, La note bleue, Cœurs de sable, Le sang des voyous…
La peinture n’est alors pour lui qu’une source d’inspiration.
Larguer les amarres.
– Il me fallait de la figuration…Les grands auteurs, Hergé ou Pratt sont d’abord des narrateurs…J’aimais trop le dessin pour chercher à raconter des histoires…Pour moi, aborder la peinture visait d’abord à m’éloigner de cette transparence fluide.
Après ses périodes pastel sec et à huile, il expérimente, compose son propre style pictural.
– Le fait de chercher la nouveauté implique que l’on soit en perpétuelle évolution, remarque-t-il.
Fasciné par l’adaptation littéraire, Jacques scénographie des textes de Jérôme Charyn, Jean-Luc Coatalem, illustre Mac Orlan, Boris Vian, saisit et restitue avec émotion l’atmosphère de Simenon dont il un inconditionnel admirateur.
Artiste prolifique, fascinant coloriste, l’artiste expose de par le monde, travaille pour de nombreux magasines étrangers dont il a régulièrement l’honneur de la couverture, réalise des affiches de cinéma, enchante de nombreux festivals et expose à travers le monde.
Initié aux arts de l’espace de par sa formation initiale, « Loustal ne perd jamais le souci de la masse, des proportions, de la matière et du volume. Il conserve le don cézannien d’arranger un certain ordre de lumière en abordant le paysage dans sa structure, son articulation et son relief. ..
Il y a je-ne-sais-quoi de discrètement métaphysique dans sa peinture. Si on la regardait avec attention, on serait angoissé. On ne sait pas toujours s’il a peint la terre avant l’apparition de l’espèce humaine ou après sa disparition.
Mais l’angoisse, chez Jacques Loustal, est toujours comique, ce qui lui permet de ne jamais être totalement angoissante. Dans ses peintures composées sous le régime de l’harmonie, on voit une baleine prendre son bain, des oiseaux soudain grands comme une maison, un crocodile kidnappé, un chien vert, des thons volants, une mouette qui rêve d’un poisson pendu, un éléphant égaré au jardin des plantes…L’intrusion de l’imagerie tropicale dans le surréalisme, au-delà du réel, au-delà du monde sensible. (Sébastien Lapaque)
Être en mouvement.
Et Jean-Luc Coatalem s’interroge :
« Mais à quel moment s’attèle-t-il donc à ses albums, ses mille dessins, pour la presse et l’édition, ses toiles à huile pour les galeries, ses affiches, ses plans medias pour les voyagistes, et ses panneaux autoroutiers pour plusieurs départements de France ?
Y aurait-il un Docteur Jacques et un Mr Loustal ? Dirigerait-il un atelier clandestin avec des esclaves dévolus à sa cause ?
C’est que, les pieds dans les valises et la marque des Ray-Ban aux tempes, le bonhomme revient toujours de quelque part ou s’apprête à y repartir »